Bunia : les géomètres sollicitent l’implication personnelle du gouverneur militaire pour la délimitation de la ville
La circonscription foncière de Bunia connaît l’empiétement de sa superficie depuis sa création par le ministère national des affaires foncières. Au nord par le groupement Bandjabulu, à l’ouest par le groupement Tsere et au sud par celui de Lengabo.
Inquiétude soulevée le samedi 13 mai 2023,au cours de la célébration de la 60 ème journée nationale des géomètres. C’était en présence du maire de la ville de Bunia, représentant du gouverneur de province,du conservateur des titres immobiliers ainsi que des cadres et agents de ce service étatique.
Selon la représentante de ces géomètres, cette situation ne permet pas à la circonscription foncière de Bunia de réaliser le programme du gouvernement dans le cadre de la mobilisation des recettes. Occasion pour elle de solliciter l’implication de tout le monde, particulièrement du gouverneur de province pour décanter cette situation.
» C’est depuis un temps que la circonscription foncière d’Irumu a violé nos limites, comprenez combien de fois que la circonscription foncière de Bunia n’est plus capable de mobiliser les recettes comme avant.Il sera rendu bonne justice si aujourd’hui nos techniciens aillent jusqu’aux limites qui leur sont reconnues par le décret du Premier Ministre « ,a ainsi fait entendre madame Dupo Obee Grâce dans les propos recueillis par lavoixdelituri.com. 
Le conservateur des titres immobiliers a quant à lui saisi cette opportunité pour interpeller certains géomètres qualifiés des « brebis égarées » à revenir à la raison.
» Comme on le dit toujours,le problème de l’Ituri est aussi foncier,nous sommes des acteurs principaux qui peuvent apporter la paix en Ituri. Je vous appelle à la conscience professionnelle « ,a recommandé Adjoko Bombonayo Faustin.
Tout en saluant le travail abattu par les cadres et agents de son service,le chef de division du cadastre de Bunia de sa part, dit envisager la numérisation de sa circonscription foncière et la remise à niveau de son personnel.
» Les travaux réalisés par les géomètres sont visibles sur terrain même au bureau.Nous sommes entrain de chercher à améliorer la qualité de prestation.Nous n’avons pas des équipements sophistiqués, avec la numérisation que nous sommes entrain d’envisager en vue d’avoir certains appareils,nous voulons aussi rehausser le niveau technique des agents « ,a déclaré Raphaël Lokodjo Kika. 
Le maire de la ville de Bunia quant,représentant de l’autorité provinciale en cette cérémonie,a également rappelé ces techniciens fonciers au professionnalisme, surtout en privilégiant l’intérêt communautaire .
» 60 ans d’âge, c’est la maturité, c’est la responsabilité, c’est l’âge de la conscience. Dans la vie professionnelle, votre institution a atteint aujourd’hui 60 ans d’âge, cela veut dire que tout le personnel, doit acquérir et témoigner un comportement digne et irréprochable car vous êtes appelé à gérer les biens de l’État. Vous êtes un service technique mis à la disposition du chef pour des orientations en matière foncière. Mais qu’est-ce que nous remarquons sur le terrain,des conflits fonciers,des ventes des terres en complicité avec les autorités coutumières. Or,la loi Bakajika dit que le sol et le sous-sol appartiennent à l’État. À cette occasion, nous faisons appel à votre conscience professionnelle et vous demandons de mettre vos expertises au profil de l’État et non à vos profits personnels « ,a lancé le maire. 
Faute d’une bonne délimitation,les autorités de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri et les responsables des entités coutumières incorporées dans cette ville, font régulièrement face à des conflits des compétences.
La journée nationale des géomètres congolais a été reconnue par le gouvernement congolais le 13 mai 1963 à travers une ordonnance présidentielle. Notons que cette corporation, par les charges qui incombent à ces professionnels fonciers, a une immense responsabilité dans un contexte où, les conflits fonciers dans les cours et tribunaux du pays vont au delà de 75% des cas enregistrés, particulièrement en province de l’Ituri. Un métier qui exige plus de conscience professionnelle, disent les observateurs.
La rédaction
