Irumu : la vie est-elle devenue chère à Komanda ? (analyse)

Komanda centre, est une agglomération retrouvée dans la chefferie des Basili, territoire d’Irumu en province de l’Ituri. C’est un carrefour qui ouvre la province de l’Ituri à celles du Nord-Kivu au sud et de la Tshopo à l’Ouest.

Ce centre cosmopolite est celui qui a accueilli plusieurs personnes déplacées depuis plus de deux ans, notamment celles venues de Walese Vonkutu, Banyali Tchabi, Andisoma, Mobala,… Ces personnes sont, depuis leur arrivée, hébergées dans des sites, écoles et familles d’accueil. Les autres dont des déplacés venus de Mobala et Andisoma avaient fait un retour dans leurs villages d’origines à la suite d’une accalmie y observée.

Vers juin 2022, les rebelles ADF avaient attaqué et fait fuire les habitants des environs du centre commercial de Komanda, des champs qui approvisionnaient la région. À cela s’ajoute les exactions des groupes armés locaux qui ne facilitent pas depuis belle lurette l’accès aux champs. Toutes ces personnes sont venues dès lors s’asphyxier au centre.

Pendant au moins une année, les habitants de Komanda dont la majorité ayant les champs, ne faisaient que récolter des bananes, maïs, haricots, cacao, café, manioc,… qu’ils avaient planté avant les affres de la guerre.

Actuellement ces produits champêtres sont finis et la vie est devenue un véritable calvaire. Vue la carence de ces aliments au marché, leurs prix ont galopé sans précédent.

Un régime de banane qui se négociait il y a quelques jours à 10.000 francs congolais, se vend actuellement à 25.000 voire 30.000 francs congolais, une mesurette de haricot qui coûtait 500 ou 700, se vend aujourd’hui à 1.000 francs congolais, un bassin de farine de manioc a aussi galopé de 15.000 à 20.000 francs congolais. À cela s’ajoute un sac du riz que les habitants achetaient la semaine dernière à 70.000 francs congolais, se négocie aujourd’hui à 100.000 francs congolais, et tant d’autres denrées alimentaires.

D’autres observateurs estiment que cette hausse de prix est consécutive à l’assistance en argent en lieu et place des vivres, que les humanitaires amènent aux personnes déplacées dans la zone. Par contre, certains spéculent sur la manigance des commerçants qui haussent les prix des aliments voyant l’argent de ces vulnérables.

Un autre groupe de personnes pensent que cela est à la suite de la dépréciation de francs congolais face au dollar américain, où les commerçants achètent les marchandises en dollars, pour les revendre en franc congolais.

La dernière catégorie d’observateurs ne jure que pour la paix dans des zones où la population exerce les activités champêtres, afin de faciliter une bonne quantité de production en vivres, « ceci pourra décanter cette situation car la population aura d’abord à manger et voir comment subvenir autrement à d’autres besoins vitaux », indique un parmi eux.

Moïse Ulang’u

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