Ituri : Divine 12 ans, retrouvera-t-elle ses parents grâce à la Croix Rouge et au CICR ? 

Cet article participe au concours #AvecLeCœur, organisé par le CICR Bunia à l’occasion de la journée internationale de la Croix Rouge de chaque 8 mai et de 160 ans de l’action du Mouvement International de la Croix et du Croissant rouge. Plus vous le lisez et vous le faites lire, plus vous augmentez la chance à l’article de Sarah Abibo de remporter le Grand Prix. Ce concours expire samedi 31 mai 2023 à 17heures, +2 GMT.

Pendant que Divine Pendeza, 12 ans, vivait avec ses parents, comme les autres enfants : la guerre a déstabilisé son monde. En juillet 2021, une attaque armée à Ottmaber, dans la chefferie des Walese Vonkutu disperse sa famille. L’enfant se retrouve deux ans dans une autre famille. Comme Salama l’année dernière, Divine et sa famille d’accueil espèrent au miracle de la réunification.

A 10 ans seulement, Divine Pendeza s’est retrouvée déplacée de guerre à Malaya, dans la chefferie des Bahema Boga. Ce n’était pas sa première fois, mais celle-là l’a séparée avec sa famille. Safi Arini, c’est la voisine qui a pris l’engagement de garder cet enfant durant les deux longues années. Elle-même accueillie par une famille à Malaya, elle partage une petite case avec son mari, ses quatre enfants et Divine.
Safi a fini par recevoir un appel téléphonique. Ce sont ses anciens voisins d’Ottmaber, les parents de Divine, qui l’appellent depuis Butale au Nord-Kivu.

« Ils ne savaient pas que j’avais leur enfant…Ils ont été contents de l’apprendre mais ils m’ont demandé de leur envoyer leur fille.C’est une question assez délicate, eux comme moi n’avons pas des moyens conséquents pour organiser ce voyage »,relate Safi Arini.

Il y a longtemps, quand elle vivait au Nord Kivu, Safi avait pris connaissance du service de réunification familiale du Comité International de la Croix Rouge, CICR. C’est ainsi qu’elle s’est adressée aux volontaires de la Croix Rouge locale pour des orientations. Dans sa détresse, c’est Willy Byaruwanga qui l’a tendu sa main.

Willy fait le don de sa jeunesse pour la recherche des personnes perdues durant la guerre

Willy Biaruwanga Bahemuka, c’est ce jeune d’une vingtaine révolue qui est chef d’antenne Protection des Liens de Familles (PLF) pour la croix rouge dans les chefferies de Bahema Boga, Banyali Tchabi et Bahema Mitego. Ce jeudi 04 mai 2023, Willy a quitté Boga pour Malaya, parcourant au moins 7 kilomètres.

Après s’être rassuré, Willy a pu r enregistrer Divine. « Avant tout enregistrement, je me rassure que le cas rentre dans le critère : notamment un enfant séparé de sa famille à cause de la guerre et qui n’est accompagné par aucun membre de cette famille », explique-t-il après des entretiens bilatéraux avec Safi et Divine. Il a pris au moins deux heures pour enregistrer le cas de Divine.

En plus du temps, la mission de Willy dans la zone est aussi contraignante.

« L’insécurité nous met en mal, de fois nous enregistrons comme ça mais une fois qu’il y a la guerre, l’enfant se déplace à nouveau et on ne sait plus comment retrouver ses traces », révèle-t-il.

Malgré les difficultés, en cas de réunification, le cœur de Willy est rempli de joie. « Quand j’enregistre un enfant comme ça, on arrive à retrouver ses parents et on les réunifie j’ai une grande joie », a-t-il souligné.
Ce même jour, Willy a remis plusieurs « Messages Croix Rouge » (MSR) à leurs destinataires. Ces personnes étaient toutes heureuses de recevoir des nouvelles de leurs proches éloignés à cause de la guerre.

Salama, un modèle d’espoir pour le dossier « Divine ».

Salama, est une fille de 16 ans qui a perdu tout contact avec sa famille depuis 2019 à Komanda en Ituri, alors qu’elle n’avait que 13 ans. La croix rouge de la RDC et le CICR l’ont retrouvée en ville de Beni, dans la province du Nord Kivu.

La mère de Salama se souviendra toujours de cet appel qui a changé le cours de sa vie.

« Un monsieur nommé Jean Marie m’a appelé, alors que j’étais à Aveba. Il m’a dit qu’il travaillait au CICR et ils ont retrouvé mon enfant. J’ai douté, mais cet homme connaissait mes trois noms et ceux de ma fille…le jour de son retour, Jean Marie m’appelait tous les temps. Au décollage et à l’atterrissage de l’avion. Le jour d’après, ils m’ont amené ma fille de 16 ans jusqu’à Gety où je suis allée attendre le convoi », relate-elle en larmes.

Comme Divine, Salama et sa mère ont plusieurs fois fui la guerre dans la région d’Irumu en Ituri. « Nous sommes originaires d’Aveba. Mais la guerre de 2013 était intense. Nous sommes partis à Komanda où nous nous sommes installés. Mais en 2019, une autre guerre a éclaté là-bas. Nous sommes rentrés à Aveba mais aujourd’hui encore, ma famille essaye de se réinstaller à Komanda » explique la mère de Salama.

C’est à Komanda que Salama se trouve actuellement en train de suivre une formation en informatique, après sa réunification en 2022.

Cette année-là, le CICR Bunia, grâce aux soutiens des volontaires de la Croix Rouge, a réunifié 13 enfants avec leurs familles et transférer 46 autres vers leurs familles dans d’autres provinces.
Pendeza Divine attend voir son tour arriver dans un futur proche.

Sarah Abibo

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