Instabilité sécuritaire en Ituri,analyse et pistes de solution de Donatien Kanyi Nzia

Dans un entretien à lavoixdelituri.com ce samedi 09 mars 2024, Donatien Kanyi Nzia précise que le tout 1er problème que l’Etat doit résoudre en Ituri afin d’entamer sereinement les causes et panser les conséquences de conflits armés récurrents, c’est le rétablissement effectif de l’autorité de l’Etat dans les milieux de vie de la population: quartiers, villages, groupements, secteurs et chefferies. La stabilité sécuritaire et sociale en dépend.

« Un grand avantage à capitaliser en ce moment, c’est l’opinion de presque tous les ituriens, y compris la population des territoires meurtris de Djugu et d’Irumu, en faveur de la cessation des hostilités et à la cohabitation pacifique.

Malheureusement jusqu’à présent, surtout à Djugu et Irumu, des groupes armés ou d’autodéfense profitent de la quasi absence prolongée de l’Etat dans beaucoup de ces petites entités pour s’y organiser et opérer librement; sous le coup des mains invisibles qui les incitent facilement à des provocations les uns les autres», affirme t-il.

Par ailleurs, il met les institutions provinciales devant leurs responsabilités, conformément aux lois de la république.

«C’est ici que nos institutions provinciales sont interpellées et le gouverneur, en tant que chef de l’exécutif provincial, mis devant ses responsabilités au regard de ses attributions légales.
En effet, selon les lois de la république, le gouverneur de province est l’autorité suprême de son entité. Il est, de ce fait, le représentant du Chef de l’Etat et du gouvernement de la République. À ce titre, il dispose de tous les services de l’Etat établis dans sa juridiction, y compris l’armée, la police et les services spéciaux. Il est le président du comité provincial de sécurité. Il dispose de toutes les ressources de la province.Fort de ses compétences, l’exécutif provincial est bel et bien porteur de la solution au rétablissement de l’autorité de l’Etat pour la stabilisation durable de l’Ituri. Il suffit d’en avoir une grande vision, une forte volonté politique, un sens élevé de sacrifice pour la cause de la population et, enfin, la confiance de celle-ci» renchérit -il.

Pour y arriver, ce prétendant candidat gouverneur, cadre de l’UDPS Tshisekedi/Aru propose ce qui suit:

« 1.Une planification assortie des programmes opérationnels des travaux administratifs et techniques de rétablissement et renforcement de l’autorité de l’Etat dans les petites entités territoriales, en commençant par les territoires de Djugu et d’Irumu;

2.Sensibiliser et mobiliser la population, notamment les forces vives, les notables locaux, les organisations des femmes… afin d’accompagner et de s’approprier les travaux; déployer les services techniques, et spéciaux compétents, les administrateurs de territoires, les chefs des chefferies et secteurs pour l’encadrement et l’exécution;

  1. La présence permanente du gouverneur de province sur le terrain afin de rassurer la population et fortifier l’équipe de travail;
  2. La présence des élus pour réconforter la population et veiller au bon déroulement des travaux .
  3. Des actions concrètes d’ordre social et de développement devant accompagner ces travaux afin de cimenter la stabilité et décourager les jeunes à rejoindre les groupes criminels.

6.Engager des opérations militaires et judiciaires continues contre les miliciens hostiles à la paix;

7.Capitaliser et consolider les acquis des opérations militaires par le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans des entités récupérées et sécurisée par l’armée et la police» propose t-il.

En s’inscrivant réellement dans la vision du Chef de l’Etat, Tshisekedi Tshilombo Félix-Antoine, et avec son implication personnelle, l’engagement et le maintient de cette dynamique d’actions combinées sur le terrain permettra d’enraciner l’Etat et parvenir à la stabilisation durable de la province au bout d’un temps record.
La tâche du PDDRCS en sera facilitée; le retour des déplacés internes garanti; les forces armées seront de plus en plus concentrées sur les terroristes ADF et à nos frontières. Finalement la relance de la reconstruction de l’Ituri sera assurée de même que la consolidation de la paix.

Cependant, pour lui, le défaut de tels travaux sur le terrain rend inefficaces et éphémères les efforts de stabilisation de l’Ituri, faute d’ancrage de l’Etat à la base. Ainsi, la sécurité demeure volatile à l’avantage de ceux qui en profitent.

Et à lui d’avancer cette conclusion :

« Le rétablissement de l’autorité de l’Etat n’est pas synonyme de la multiplication de barrières, source des tracasseries, dans tous les territoires de l’Ituri, y compris au territoire d’Aru où il n’y a ni guerre ni aucun groupe armé» conclut-il.

Patrick Etsea

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