Ituri : dégradation rapide des routes, Donatien Kanyi Nzia propose des pistes de solution à moyen et long terme

Le prétendant candidat gouverneur de la province de l’Ituri, Donatien Kanyi Nzia a dans une interview le dimanche 07 avril dernier à lavoixdelituri.com, à partir d’Ariwara en territoire d’Aru, affirmé que des bonnes routes et la stabilité sécuritaire, sont les deux clés pour le décollage de la province de l’Ituri. Des clés selon lui qui sont encore loin d’être acquises.

Pour lui, à cause de mauvais état des routes, la population de l’Ituri vit généralement dans un grincement des dents quasi permanent et les autorités compétentes sont sous une pression sans fin.

Cet ancien administrateur du territoire d’Aru avance deux principales raisons de la dégradation rapide de chaussés et ponts en province de l’Ituri:

« Concernant particulièrement la principale route qui traverse tout l’Ituri de Kengezi Base dans le territoire d’Aru jusqu’à Nia-Nia dans le territoire de Mambasa, la première cause de sa dégradation rapide reste le charroi autommmobile qui ne correspond plus à la route en terre battue. En effet, le nombre de plus en plus croissant des camions poid lourd et les grands tonnages transportés au jour les jours dépassent le niveau des charges supportables par une telle route, surtout en période des pluies, même si la route est à peine réfectionnée. En deuxième lieu, il s’ajoute la qualité médiocre de travaux réalisés par certaines entreprises qui gagnent le marché dans la mafia. Ainsi, les chaussées réfectionnées ne peuvent tenir longtemps, sans oublier des ponts qui cèdent régulièrement sous le poids des grands tonnages » a t-il dit.

À en croire ce cadre de l’UDPS Tshisekedi/Aru, la réfection des routes constitue donc la plus grosse dépense d’investissement de la province de l’Ituri, dépenses souvent gonflées par la mafia qui caractérise les marchés publiques y relatifs, pendant que l’état délabré des routes et des ponts demeure un souci permanent, tout ceci dans un contexte de multiplication des barrières de péage route. Un vrai paradox !

« Dans le contexte de l’Ituri, les conséquences de cet état de lieu de routes sont innombrables et de fois extrêmes, telles que: l’exposition des personnes et de leurs biens à la merci des miliciens et terroristes criminels, d’énormes pertes occasionnées aux opérateurs économiques dont certains tombent en faillite sans le moindre secours […. ] » ,ajouté t-il.

Pour lui, jusqu’ici rien ne garantie la sortie de l’Ituri de ce cycle infernal des grosses dépenses sans résultat durable.
Dit-on, aux grands maux des grands remèdes.

À lui de proposer certaines pistes de solution à cette problématique.

«En effet, la solution idéale à cette préoccupation majeure consiste à construire cette route principale de l’Ituri au standard de route de poid lourd.

Conformément à l’article 203 al.21 de la constitution de la RDC, la construction et l’entretien de route d’intérêt national est une des matières qui relèvent de la compétence concurrente entre le gouvernement central et les provinces. Celà veut dire que l’un ou l’autre peut prendre l’initiative de construire et/ou d’entretenir un tronçon de route nationale, et collaborer dans la réalisation.

Au delà des efforts encourageants d’entretien habituel de nos routes, le gouvernement provincial devra initier le projet de construction de cette route selon le besoin réel de la province, soit au standard de poid lourd. Il en discuterait avec le gouvernement central en tant que projet phare de l’Ituri, retenu et porté par tous comme la priorité de tout gouvernement provincial qui suivrait», a t-il renchérit

Ceci peut paraître de loin irréaliste.

«Cependant, quand on considère le total des fonds déjà engloutis, année après année, dans les travaux de réfection de cette route en terre battue depuis plusieurs décennies, pour des resultats très éphémères si pas nulles, d’un côté, et le risque de continuer à engager infiniment ces grosses dépenses dans l’avenir pour le même résultat, de l’autre coté, il y a lieu d’approuver l’idée d’un projet susceptible de nous sortir de cette routine périlleuse», explique t-il.

Ainsi, quant à lui dans le cadre de tel ambitieux projet provincial, un comité de construction des routes devra être créé avec des compétences bien définies, entre autre celle de mobiliser des fonds auprès des différents partenaires intéressés au projet. Des gardes foux devront être conçus de façon à empêcher l’affectation desdits fonds à d’autres usages que le projet route.
Les parlementaires de l’Ituri devront être mis en profit dans la défense du projet afin d’obtenir chaque année, des dépenses d’investissement du gouvernement central, une ligne budgétaire en faveur du projet.

« Il s’agirait donc d’un projet dont la réalisation couvrirait progressivement une période de plus d’un mandat, tout en maintenant la réflection en terre battue ainsi que la réouverture et réhabilitation des routes des dessertes agricoles..

Il est vrai qu’il s’agit là essentiellement de tronçon de routes nationales, et que des projets du gouvernement central y relatifs existent. Cependant, compte tenu de l’immensité du pays et des multiples priorités à la base de la lenteur dans la réalisation des projets du gouvernement central, devant le péril en demeure, et averti du principe constitutionnel de compétence concurrente entre le gouvernement central et les provinces; une telle initiative de la province vaut la peine. Cela peut aussi servir de lobbying auprès du gouvernement central en faveur de ce projet de grand intérêt provincial et national» indique t-il.

De toutes les manières, ce député national honnoraire, affirme qu’ il y a une impérieuse nécessité d’engager désormais l’Ituri sur des projets qui jettent la base de son développement durable, notamment en matière de la sécurité, des infrastructures routières etc.

En outre,retenez que l’insécurité qui bloque le développement de la province l’Ituri, plusieurs tronçons routiers sont en état de délabrement avancé ce qui entraîne l’enclavement de cette jeune province.

Patrick Etsea

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