Nord Kivu : plus de 165 mille personnes nouvellement déplacées à Lubero venues de Rutshuru et de Masisi

Dans le territoire de Lubero, environ 165. 000 personnes, soit 33.000 ménages, nouvellement déplacées, sont arrivées au mois de mars dernier dans le territoire de Lubero à la suite des combats entre l’armée congolaise et un groupe armé non-étatique dans les territoires de Rutshuru et de Masisi.

Ces déplacés vivent actuellement dans des conditions précaires dans les villages autour des axes Kirumba-Kanyabayonga, Kirumba- Kaseghe, Kirumba-Kamandi-Lac et Kirumba-Miriki-Mbwanvinywa.

Selon une évaluation conduite du 19 au 23 mars 2024 par l’organisation des affaires humanitaires (OCHA) et une vingtaine d’organisations humanitaires dans le sud de Lubero, plus 8 sur 10 personnes déplacées vivent dans les familles d’accueil et le reste dans les centres de regroupement collectif. Les besoins urgents et prioritaires de ces personnes sont la sécurité alimentaire, la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

À Kanyabanyonga, la situation sécuritaire est relativement calme mais assez imprévisible. Une psychose est perceptible au sein de la population civile. Certains commerçants ont commencé à déplacer leurs marchandises de peur d’être pillés lors d’une prochaine attaque.

Par ailleurs, un convoi de la Monusco en provenance de Rwindi en territoire de Rutshuru pour Beni-ville a été caillassé par un groupe de jeunes le samedi 30 mars 2024 dans la commune rurale de Kanyabayonga et dans la ville de Butembo. Selon plusieurs sources, la population qui accuse souvent la Monusco d’être l’un des principaux acteurs de l’insécurité à l’est du pays, a mal accueilli le passage de ce convoi. A Butembo, la situation a dégénéré, occasionnant la mort d’un jeune manifestant à la suite d’une échauffourée entre les manifestants et le cordon de sécurité. Le convoi a pu continuer son chemin jusqu’à Beni et la situation est redevenue calme le lendemain.

Dans le territoire de Walikale

La situation sécuritaire dans les zones de santé de Pinga et d’Itebero est également préoccupante. Les populations locales redoutent des attaques imminentes de leurs villages par les éléments d’un groupe armé non-étatique, en raison de leur proximité avec les lignes de front dans le territoire de Masisi. Depuis le 8 mars, au moins 17.900 personnes déplacées sont arrivées dans plusieurs villages de la zone de santé de Pinga en provenance de Rutshuru. Depuis début mars, une vague de déplacées est arrivée dans la zone de santé d’Itebero, fuyant les affrontements dans les collines de Bweremana et Shasha, territoire de Masisi. Ces déplacés sont hébergés par des familles d’accueil et dans des centres de regroupement.

Dans les deux zones, les besoins prioritaires identifiés sont la nourriture, les articles ménagers essentiels et l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Des acteurs humanitaires tels que HEKS EPER, DCA et MEDAIR sont déjà présents dans la zone, mais une évaluation multisectorielle rapide est nécessaire.

Rédaction

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