Haut Uélé : le territoire de Dungu, une proie à l’insécurité des assaillants ANIKPIGBE
Dans un communiqué nommé alerte sécuritaire de la commission diocésaine de la justice et paix de diocèse de Dungu-Doruma peut-on lire : « depuis un certain temps, nous assistons à la recrudescence des
attaques des groupes armés non autrement identifiés dans le territoire voisin de Ango et les villages transfrontaliers entre la RCA, le Soudan du Sud et la RDC ».
Le 28 février dernier à Nambagu, 18 kilomètres nord-ouest de Banda, des
hommes armés identifiés comme étant du groupe d’autodéfense ANIKPIGBE ont été aperçus en provenance de la RCA via Zangabay.
Selon des sources locales, d’autres hommes seraient en route de la RCA vers la RDC pour la même zone.
Dans la nuit du 11 au 12 mars dernier, un groupe armé non autrement identifié a fait encore
incursion à Gwane, situé à environ 125 kilomètres au Nord d’Ango. Ces hommes estimés à une
quarantaine, en tenue militaire tache-tache, armés de AK-47, parlant Pazande et Lingala, ont
arrêté, fouetté, hommes et femmes, enlevé 2 garçons dont l’un a réussi à s’échapper.
Ces assaillants ont clairement dit selon le témoignage du rescapé, qu’ils sont en train de recruter de force ou de gré des jeunes gens pour renforcer leur effectif. Ils ont interrogé les captifs sur la présence de garçons dans les villages environnants, indiquent les mêmes sources.
Encore dans la nuit du 13 au 14 mars de la même année en cours, vers minuit, un groupe important d’hommes
armés a fait incursion à Digba, situé à 45 kilomètres au nord d’Ango. Ici, ils ont enlevé 28 personnes dont 12 garçons et 16 filles avant de prendre la direction de SUKADI et DIABAKPA (70 kms de Doruma) où ils ont systématiquement pillé et kidnappé.
Selon nos sources, la description du groupe est la même que celle qui a fait incursion, le 12 mars dernier à Gwane. Il est fort possible qu’il s’agisse du même contingent.
La commission diocésaine de Justice et Paix du diocèse de Dungu-Doruma via son directeur Jean-Pierre Bagudekia qui s’inquiète de précarité de la situation, alerte et appelle les forces de sécurité à
plus d’engagement pour la défense de la patrie.
Elle exhorte aussi la population civile à
doubler de vigilance et créer une résilience communautaire afin de ne pas tomber entre les
mains des assaillants, « car les tristes souvenirs des années 2008 de la LRA sont encore frais dans nos mémoires ».
Yesulema Kodrawa Cyrille
