Ituri: l’insécurité persistante, est-ce suite à une «approche libérale» de la recherche de paix ?

La province de l’Ituri située à l’Est de la République Démocratique du Congo est l’une des régions les plus insécures de ce pays depuis plusieurs années.

Les autorités locales, provinciales et nationales ont fourni jusqu’ici beaucoup d’efforts pour la recherche d’une paix durable, lesquels efforts ne sont pas encore arrivés à pacifier complètement cette province.

De l’utilisation des armes contre les fauteurs locaux de troubles aux dialogues communautaires et séminaires, la paix durable reste toujours un oiseau perdu et qui peine à revenir.

L’abbé Iturien Alfred Buju, étudiant doctorat à l’Université Tangaza à Nairobi au Kenya, qui juge cette manière de rechercher la paix «d’une approche libérale», soit celle importée de l’étranger, pense que les ituriens doivent plutôt faire usage de «l’approche indigène» qui se base sur la résolution des conflits à partir des valeurs coutumières.

 » Quand nos ancêtres ont eu à pratiquer la résolution des conflits, ils n’utilisaient pas l’agent, les gens vont dans des séminaires, dialogues,… pour viser les perdiems, pour boire et manger, mais on entre pas en profondeur, voilà le vide que l’approche libérale laisse, car cela ne profite qu’aux donateurs de fonds en lieu et place des bénéficiaires. Parmi les valeurs ituriennes, nous pouvons citer, l’alliance de fraternité, l’alliance de plaisanterie et la relation des mariages, si elles sont creusées en profondeur, ça peut nous donner la paix « , a dit l’abbé Alfred Buju dans des propos recueillis par lavoixdelituri.com.

Parlant des valeurs coutumières anciennes, il précise que dans le passé des communautés faisaient des alliances de sang qui les unissaient comme des frères de même père et même mère, ce qui entraînait une cohésion sociale de qualité.

 » Avant par exemple chaque Lendu avait son ami intime dans la communauté Hema et l’appelait mon Hema et vice versa, ce qui liait d’avantage ces communautés « , a t-il ajouté.

Alfred Buju a, au cours d’une conférence scientifique le weekend dernier à l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) Bunia, présenté aux étudiants et enseignants l’importance de la connaissance locale et la décolonisation intellectuelle africaine. Une étude qui fait la plus grande préoccupation des étudiants à travers le continent Africain.

Moïse Ulang’u

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