Ituri: levée ou non de l’état de siège, à quoi profitera la population civile ? (tribune)

C’est depuis mai 2021 que la province de l’Ituri comme celle du Nord-Kivu est sous l’état de siège, une mesure exceptionnelle instaurée par le Chef de l’État pour notamment imposer la paix, aux moyens des opérations militaires contre les groupes armés locaux et étrangers.

Aujourd’hui plus de deux ans après, vu les réalisations de cette mesure, un jeu de ping-pong s’observe dans la classe politique et sociale dans la province de l’Ituri. Pendant que les uns jugent de positif son bilan, au regard des infrastructures construites, escortes des véhicules, retour des déplacés,… les autres cependant parlent d’un bilan mitigé sur le plan sécuritaire.

Du 14 au 16 août dernier, le gouvernement congolais avait organisé une table ronde à Kinshasa pour débattre sur l’avenir de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, entre sa levée, son maintient ou sa requalification. Le rapport de ces assises a été donné au Président de la République pour une décision finale.

En attendant la décision du Chef de l’État sur l’avenir de cette mesure dont le pouvoir est confié aux militaires et policiers, l’opinion reste divergente quant au bénéfice de la population après une décision de sa levée ou de son maintient.

« [•••] L’état de siège est bénéfique chez nous en territoire d’Irumu et doit rester, car ayant permis la construction des bâtiments,… alors que les civils ne l’avaient pas réussi depuis 1929. Si vous arrivez au chef-lieu de notre territoire, vous me donnerez raison.Donc ces militaires sont venus arranger plusieurs choses que les civils n’ont pas réussi à réaliser. La guerre de chez nous, c’est nous mêmes qui en sommes auteurs [•••] », indique un habitant du territoire d’Irumu.

Par contre un autre civil, s’appuyant sur les objectifs de l’état de siège déclare : « [•••] C’est pendant l’état de siège que nous avons constaté que les militaires sont devenus des tueurs de la population [•••] », se référant aux massacres d’une dizaine des personnes à Tchomia par un élément de la force navale et d’autres cas d’assassinat dont à Komanda.

Pour cet habitat de la chefferie des Walendu Bindi :  » C’est pendant l’état de siège que nous avons observé la naissance des autres groupes armés et aucune opération militaire derrière eux pour les neutralisés définitivement, alors que c’est ce qu’on attendait. Moi je ne jure que pour la levée de l’état de siège en Ituri pour nous faciliter d’avoir la paix « .

La paix tant recherchée en Ituri n’est pas encore trouvée jusqu’à ce jour, quelle alternative alors prendre pour trouver solution ?

Un autre civil propose « l’état de guerre pour permettre aux militaires de s’affronter, car les laisser dans l’administration a permis à certains d’être dans des affaires que dans les opérations ».

Plusieurs autres analystes indépendants pensent que la population se range derrière ses frères politiciens qui peuvent la représenter et qui veulent le départ de l’état de siège, pour hériter le pouvoir après, sans tenir compte du besoin majeur des civils, qui ne rien d’autre que  » la paix et la stabilité ».

 » Il faut qu’on lève l’état de siège et renforcer les militaires FARDC sur les lignes de fronts, mais aussi les discipliner s’ils sont parmi les civils « , pense un autre.

La décision du Chef de l’État sur l’avenir de cette mesure exceptionnelle se fait attendre.

Moïse Ulang’u

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Ituri: Christian Utheki comparaît ce jeudi devant le tribunal militaire de garnison de Bunia
Next post Mambasa: une dispute au sujet d’un téléphone smartphone à la base d’un meurtre par poignard à Bafwabango